Formation à l’analyse des pratiques

Public

Formateurs permanents et formateurs vacataires d'Etcharry

Objectifs

Cette formation a vocation à répondre aux attentes et aux besoins

Deux évidences majeures, à entendre comme deux préjugés d’envergure, entourent la question de l’analyse des pratiques.

Première évidence : une expérience relativement large dans le champ du travail social et un intérêt personnel certain suffiraient à l’exercice de cette activité particulière qu’est l’analyse des pratiques.
Cette évidence n’en est pas une. Certes, une expérience professionnelle constitue un riche réservoir de points de vue, de connaissances, de vécus personnels – autant de ressources pouvant s’avérer précieuses pour comprendre les discours et les expertises mobilisés par les travailleurs sociaux. Mais
à défaut de mise en perspective critique, de labeur théorique régulier, d’identification raisonnée des logiques actuelles des interventions sociales, ladite expérience est loin de jouer un rôle
nécessairement opérationnel. Tentée de comparer les pratiques présentées à l’analyse à l’aune du vécu de l’analyseur, cette posture ne dépasse pas toujours le niveau du commentaire. Or, en aucun cas le sens commun fut-il professionnel ne saurait remplacer l’analyse aussi rigoureuse que possible des pratiques de terrain et l’esquisse de voies innovantes.

Deuxième évidence. L’expertise acquise en matière d’analyse des pratiques dans un domaine d’activités donné faciliterait son investissement dans le champ du travail social et de l’intervention
sociale. A quelques adaptations près, son efficacité ailleurs garantirait sa pertinence ici. Rien n’est moins certain ! On rappellera, en effet, que les différents domaines d’activité obéissent à des logiques spécifiques et poursuivent des visées ad hoc. Ne pas en repérer la singularité interdit de dépasser le niveau des généralités et condamne l’analyse des pratiques à la redondance vis-à-vis du vécu des protagonistes, sans dessiner des perspectives.
Nous tenons l’analyse des pratiques dans le domaine de l’intervention sociale pour une compétence à part entière, qui mobilise des paramètres et des postures spécifiques. Elle ne peut se déployer sans une conception aussi argumentée que possible, et par conséquent discutable et améliorable, de ce que sont le travail social et l’intervention sociale. C’est pourquoi une formation à ce propos se doit d’être simultanément et inextricablement théorique et opérationnelle, l’effort de clarification des pratiques ne saurait se dissocier de la justification des catégories utilisées et des démarches mises concrètement en œuvre.

Contenu

SÉQUENCE 1 : Introduction [en principe, journée présentielle].
- Un prérequis incontournable, à la fois théorique et opérationnel, de l’analyse des pratiques : un référentiel théorique [généralement implicite] du travail social et de l’intervention sociale.
- L’analyse des pratiques d’intervention : une compétence à part entière.

- Analyse des pratiques d’intervention en tant que condition indispensable de l’intervention sociale : paramètres psychiques, conditions socio-idéologiques, réquisits institutionnels, posture éthique.
- Analyse des pratiques d’intervention : commentaire / opinion / analyse ?
- Analyse des pratiques d’intervention : champ pluriel.
- Analyse des pratiques d’intervention = supervision / clinique transdisciplinaire (entre autres).
→ Echanges avec les participants.
→ Esquisses d’analyse de pratiques.
→ Ponctuation-bilan de la journée.

SÉQUENCES 2/3 : La supervision, modalité particulière d’analyse des pratiques d’intervention [en principe, deux demi-journées en distanciel]
- Supervision : sens générique / sens propre / variantes.
- Catégories-clefs de la supervision : cas – personne (individu – groupe) – contexte – difficultés
d’adaptation – causalités psychiques.
- Objet de la supervision : cas difficiles, complexes, inquiétants, hors du commun.
- Objectif de la supervision : dépasser les entraves surtout psychiques qui empêchent le travailleur social d’établir une relation d’aide satisfaisante avec le-les usagers. Forte composante morale.
- Statut des dimensions idéologiques et politiques dans la supervision. Statut de l’objectivité.
→ Echanges avec les participants.
→ Esquisses d’analyses de pratiques.
→ Ponctuation-bilan des deux demi-journées.

SÉQUENCES 4/5 : Paramètres de l’intervention sociale [en principe, deux demi-journées en distanciel]
- Il était une fois la « relation humaine ».
- La politique sociale cofabrique et rend (in)abordables, voire susceptibles ou non de résolution sociale, des situations.
- Statut à dominante de toute intervention sociale : charité (porter secours) – prise en charge (relation d’aide) – prise en compte (processus d’alliance).
→ Echanges avec les participants.
→ Esquisses d’analyse de pratiques.
→ Ponctuation-bilan des deux demi-journées.

SÉQUENCE 6 Ponctuation à mi-parcours [en principe, journée présentielle].
- Révision des thématiques précédentes et première présentation de la clinique transdisciplinaire des pratiques d’intervention. Différences inter – pluri – transdisciplinaire.
→ Echanges avec les participants.

SÉQUENCES 7/8 : Catégories de la clinique transdisciplinaire, une modalité innovante d’analyse des pratiques [en principe, deux demi-journées en distanciel]
- Situation ≠ cas.
- Nommer une situation ≠ personnifier un cas.
- Singulier ≠ individuel ; individu ou personne ≠ sujet socio-désirant.

- Résistances et oppositions des usagers = symptômes de la consistance de ces derniers et de l’éventuelle (non)pertinence de l’intervention sociale.
- Symptômes = indicateurs forcément triples.
- Histoire sociale, non pas contexte mais condition d’existence de toute problématique.
→ Echanges avec les participants.
→ Esquisses d’analyse de pratiques.
→ Ponctuation-bilan de la journée.

SÉQUENCE 9 Bilan et perspectives de fin de formation [en principe, journée présentielle].
- Retour sur des thématiques développées tout au long de la formation.
- Orientations et finalités des démarches d’analyse de pratiques d’intervention : objectivité et non-neutralité.
- Analyse des pratiques et postures éthiques.
→ Echanges avec les participants.
→ Exercices d’analyse de pratiques.
→ Ponctuation-bilan de la formation.

Sanction de la formation

Attestation de formation

Modalités

Cette formation comprend deux modalités de séances.
Modalité présentielle : trois journées complètes, sur place.

La première en début de formation :
introduction générale ; la deuxième à mi-parcours : bilan d’étape et rectificatifs ; la troisième, fin de parcours : bilan et perspectives.

Modalité distancielle [Zoom ou apparenté] : six demi-journées, à raison d’une séance mensuelle sauf vacances scolaires.

Si nécessaire, l’alternance des modalités présentielles
et distancielles peut être modifiée. Entre les différentes séances, présentielles et distancielles, le formateur reste à disposition des participants via Zoom ou mail.

Une feuille de route détaillant les principaux points abordés par le formateur sera distribuée avant le début de chaque séance.
Une ponctuation-bilan conclura chacune des séances.

L’inscription à cette formation implique la participation à la totalité du cycle, l’apport de situations de terrain ainsi que la rédaction d’un court travail final de validation. Ce travail final réunit les travaux
présentés par le candidat tout au long de la formation [cf. ci-après] suivis d’une mise en perspective proposée par le candidat.

Les argumentations théoriques seront à la charge du formateur, ses propos restent soumis à débat tout au long de la formation.
Les participants s’engagent à présenter une ou deux situations de
terrain, de préférence par un écrit envoyé par mail, avant la séance correspondante, à chacun des participants et au formateur.
Cet écrit décrit une situation et énonce les questions que cette dernière pose à l’intervenant.